mercredi 10 août 2011

L'étrange vice de Mme Wardh

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Alors qu'un tueur au rasoir sévit à Vienne, Julie Wardh et son mari arrivent dans la capitale autrichienne. Son époux étant très pris par ses affaires, la jeune femme passe surtout du temps avec son amie Carol et George, le cousin charmeur de cette dernière. Jean, l'un des anciens amants de Julie, est également dans les parages, décidé à lui faire savoir qu'il ne l'a pas oubliée.

L'étrange vice de Mme Wardh, a été influencé par L'Oiseau au plumage de cristal, le premier long-métrage de Dario Argento, champion du box-office italien quelques mois plus tôt. Si son scénario s'inscrit dans la lignée de celles des gialli des années 1960 - où la motivation du meurtrier s'avère essentiellement vénale - le film de Sergio Martino prend, avec son psycho-killer et ses fulgurances de violence, le train de la modernité amorcée par le premier essai argentien.

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Le titre intrigant renvoie au masochisme du personnage principal. Dans le rôle de Julie Wardh, Edwige Fenech, déploie toute sa sensualité. La première partie du film est baignée d'érotisme et les formes de l'actrice, largement dévoilées, n'y sont pas étrangères. Edwige Fenech, qui  a alors près d'une vingtaine de rôles à son actif dont un dans L'île de l'épouvante de Mario Bava, ne tardera pas à s'imposer comme l'une des divas du giallo. George Hilton, acteur argentin qui s'était jusque là surtout illustré dans des western spaghetti, se glisse dans le costume du principal rôle masculin, George. Le couple Fenech-Hilton est ainsi constitué pour la première fois sur grand écran ; ce ne sera pas la dernière et il deviendra l'un des duos emblématiques du genre.
L'intrigue, qui enchaîne les rebondissements sans craindre les excès dans sa conclusion, emprunte certaines des caractéristiques de deux chefs d'œuvre d'Henri-Georges Clouzot et d'Alfred Hitchcock. Les citer risquerait de spoiler le fin mot de l'histoire. Mais que l'ombre de ces grands noms recouvre le film donne une idée du suspense qu'a voulu échafauder -avec succès- Sergio Martino. Plusieurs scènes mémorables jalonnent le film. Celle du "verre pillé", onirique et sensuelle, celle du parking souterrain, mais surtout celle du parc. Une séquence qui en inspirera une autre de Quatre mouches de velours gris, de... Dario Argento.
L'étrange vice de Mme Wardh constitue une parfaite première approche du giallo. Et pour tous les amateurs du genre, le visionnage de cette pièce maîtresse est inévitable.




L'étrange vice de Mme Wardh
(Lo strano vizio della Signora Wardh) Italie, 1971.
 Réalisé par : Sergio Martino. Avec : Edwige Fenech, George Hilton...

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