jeudi 11 août 2011

Easy girl

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Olive prétexte un rendez-vous avec un garçon pour décliner l'invitation lancée par sa meilleure amie pour le week-end. Le lundi suivant, elle s'enfonce dans le mensonge en confiant à son amie avoir perdu sa virginité avec son rencard. Une information qui n'échappe pas aux oreilles indiscrètes et qui va rapidement faire le tour du lycée. L'ado lambda et passe-partout commence alors à exister aux yeux de ses congénères. Loin d'être échaudée par la tournure que prennent les choses, elle poursuit sur sa lancée en acceptant d'aider l'un de ses camarades gay à se faire passer pour hétéro en simulant une coucherie. Il n'en faut pas plus pour qu'on lui colle l'étiquette de "fille facile".

Résumé ainsi, le point de départ de cette comédie laisse redouter le pire. Pourtant, Easy Girl n'a pas grand chose à voir avec les potacheries libidinales à la American Pie et consorts. Même s'il est question de sexe, de "twat" et de chlamydiose, le film demeure chaste et fait preuve d'une certaine subtilité. C'est d'ailleurs du côté des comédies ados de John Hugues (The Breakfast club, Sixteen candles, La folle journée de Ferris Bueller...) -auxquelles il est clairement fait allusion- que le lien de parenté doit être recherché.

A cela s'ajoute une référence littéraire. Olive s'inspire du roman qu'elle étudie en cours, La lettre écarlate, pour provoquer les moralisateurs de tous poils qui l'entourent. Dans ce livre, dont l'action se déroule au XVIIe siècle, il est question d'une femme adultère que la communauté puritaine de Boston oblige à arborer -signe d'infamie- un A (pour adultère) rouge sur la poitrine. Ce qui donne l'idée à Olive d'accessoiriser ses tenues affriolantes avec la première de l'alphabet et de parcourir les couloirs du lycée, la tête haute. Le titre original, Easy A, joue d'ailleurs du double sens attaché à cette lettre.

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Faire la nique au puritanisme en s'appuyant sur le mécanisme de la rumeur sans oublier d'être drôle, voilà le programme de ce teen movie. Easy girl n'est pas hilarant de bout en bout, n'évite pas les redites et accuse quelques baisses de régime mais il se dégage de l'ensemble quelque chose d'extrêmement sympathique. Emma Stone est l'atout principal. Son Olive, prête à jouer les fausses ingénues, suscite une empathie immédiate et on rêverait de la voir rejoindre notre groupe d'amis.  Elle est entourée par de solides seconds rôles, dont certains que l'on n'a peu l'habitude de voir dans le registre comique : Malcom McDowell, Patricia Clarkson, Stanley Stucci, Lisa Kudrow...

Ne vous arrêtez donc pas à l'accroche racoleuse de la jaquette du DVD -"Mieux vaut être nue qu'inconnue !!"- et rencontrez sans tarder cette fille bien.



Easy girl
(Easy A) Etats-Unis, 2010.
Réalisé par : Will Gluck. Avec : Emma Stone, Amanda Bynes, Stanley Tucci...

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