lundi 9 mai 2011

Où va la nuit

© Diaphana Distribution
Trois ans après Séraphine, Yolande Moreau retrouve Martin Provost pour ce Où va la nuit, inspiré du Mauvaise pente de Keith Ridgway. Elle y incarne Rose, une femme battue par son mari qui, lorsqu’elle se retrouve seule, s’entraîne à plier bagages. Mais à la fugue, elle préfèrera une solution encore plus définitive. De celles qui risquent de mettre la police à vos trousses.

Provost ne s’attarde pas sur les scènes d’exposition. En une poignée de séquences, il campe le quotidien de cette femme. A la violence qu’elle subit se conjugue l’ennui d’une vie rurale qui paraît tourner au ralenti. Des instantanés qui contrastent avec l’univers des lofts bruxellois et des bars branchés qu’elle sera amenée à côtoyer. Car, après avoir enterré son mari, elle s’installe chez son fils. Thomas, 25 ans, a claqué la porte du domicile familial dix ans plus tôt. Quand son père n’a pas supporté d’apprendre son homosexualité.
Où va la nuit quitte alors un petit moment la chronique fait-diversière pour nous montrer cette mère essayer de recoller les morceaux avec son fils. Ils n’ont pas coupé les ponts – du moins, on sait qu’ils s’appelaient de temps en temps – mais Rose ne sait finalement pas grand-chose de Thomas. Ces scènes, dans lesquelles cette femme meurtrie semble retrouver l’espoir d’une nouvelle vie sont les plus émouvantes.

Mais le film ne tarde pas à s’aiguiller à nouveau sur les rails de l’intrigue policière, finalement plus conventionnelle. La faute notamment à un personnage de journaliste fouille-merde archi-caricatural, deus ex machina grossier qui entache le film par son manque de subtilité. Dans sa dernière partie, l’apparition d’Edith Scob permet à l’histoire de dévier dans un registre plus surprenant et assez comique. C’est après un clin d’œil à Ridley Scott que Provost referme Où va la nuit. Sur une fausse fin ouverte, décevante de facilité.





Où va la nuit
Belgique, France, 2011.
D’après l'oeuvre de Keith Ridgway. Réalisé par : Martin Provost.
Avec : Yolande Moreau, Pierre Moure, Edith Scob…

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