lundi 3 octobre 2011

Kritik express

Wild bunch distribution
La guerre est déclarée, de Valérie Donzelli
L'autofiction au cinéma ne fonctionne que si elle s'accomplit dans un élan de sincérité et abandonne tout calcul. C'est le cas dans La guerre est déclarée. Si Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm - qui ont écrit le scénario à quatre mains et tiennent les deux rôles principaux - se sont inspirés de leur douloureuse expérience de couple confronté à la maladie de son enfant, ils ne tombent jamais dans l'impudeur. Surtout, ils n'ont pas peur de s'attaquer à des scènes casse-gueules avec leur sensibilité (la course dans les couloirs de l'hôpital, l'annonce du diagnostic aux proches, par exemple), scènes que le spectateur pourra trouver moins réussies. Ils assument leur jusqu'au-boutisme, ne craignent pas de passer du rire aux larmes -partition difficile à composer- et osent une bande originale hétérogène et omniprésente. La guerre est déclarée relève à la fois du journal intime, du collage cinéphile, de l'illustration pop et du film phénomène parce qu'il parle au plus grand nombre avec sa propre voix et sans prétendre à l'universalité.




Les Bien-aimés, de Christophe Honoré
Le Pacte
Avec son intrigue qui court des années 1960 à une époque contemporaine, condensée en 2h20, Les Bien-aimés laisse d'abord une impression mitigée. Comme si à vouloir trop embrasser d'époques, de pistes et de vies, le film échouait à étreindre l'émotion. Or, le dernier Honoré est l'exemple parfait du film qui ne se révèle vraiment qu'après avoir infusé en nous. Alors, la magie des Chansons d'amour n'est plus forcément là et la partie consacrée à Madeleine croule sous les références truffaldiennes, mais le film dégage un souffle réel dès que Chiara Mastroianni entre en scène. La nostalgie laisse la place à la modernité et à une intensité culminant dans les séquences montréalaises. Un beau film qui semble défendre l'idée que les amours insatisfaites sont celles qu'on vit le plus intensément.





La piel que habito, de Pedro Almodovar
Pathé
Pedro Almodovar fait une incursion dans le cinéma de genre, lorgnant vers le rape-and-revenge, sans renier complètement son goût pour le mélodrame. Il adapte librement Mygale de Thierry Jonquet et signe un conte horrifique où un savant-fou teste sur sa cobaye une peau plus résistante. D'une violence psychologique vertigineuse - y a-t-il pire geôle que son propre corps ?- et d'une mise en scène à la froideur idoine, ce film interroge la notion d'identité et s'impose comme l'un des sommets de l'année.



>> Films au programme du Festival d'été

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