© Christine Plenus |
Avec Le Gamin au vélo, les frères Dardenne polissent une nouvelle facette de leur cinéma, celle de l'optimisme. Du moins, d'un relatif optimisme. Tourné en été -une première- leur dernier film, reparti de Cannes avec le Grand prix, est baigné de soleil. Cécile de France -qu'une « star » établie figure au générique des frangins est aussi une nouveauté- y est radieuse en coiffeuse prête à jouer les mères de substitution. Surtout, le dernier plan laisse place à une interprétation pleine d'espoir. Cependant, on n'est pas non plus dans le joli monde des Teletubbies et l'histoire de ce gamin au vélo a tout d'un mélo lacrymal. C'est celle de Cyril, 12 ans, qui s'échappe de son foyer pour retrouver son père démissionnaire. Ce dernier n'est pas prêt à assumer ses responsabilités et continue de lui tourner obstinément le dos. C'est chez Samantha, une jeune coiffeuse que le hasard a placé sur son chemin, que Cyril va trouver l'affection. Mais en passant ses week-end chez elle, il s'approche aussi des mauvaises fréquentations.
On n'est donc pas là pour rigoler. Cependant, plutôt que de soutirer nos larmes à grands renfort d'effets de pathos, les Dardenne misent sur la retenue et sur leurs acteurs. Thomas Doret, dans le rôle titre, laisse pantois de naturel et de maturité. Rares sont les enfants acteurs qui ne donnent pas l'impression d'être de gentils singes savants. Zoé Héran, dans le récent Tomboy, produisait le même sentiment. Heureuses exceptions. Cécile de France, elle, paraît parfaitement à l'aise dans les fringues un brin cheap de cette coiffeuse de la province wallonne. Et le lien qui se noue, sous nos yeux, entre les deux personnages semble une évidence. Ce qui frappe dans ce film c'est aussi la gestion du rythme. Tout va très vite, à l'image de Cyril qui fend le vent sur son vélo. Aucune fioriture ne vient ralentir l'intrigue. De fait, l'histoire nous est contée en moins d'une heure et demi (1h27 chrono), sans que l'on ait eu le temps de voir poindre l'ennui.
Le Gamin au vélo n'est peut-être pas le chef d'œuvre auquel certains ont crié dans un élan d'enthousiasme mais sa vivacité fait plaisir à voir. Avec ce petit gars qui prend des coups -au propre, comme au figuré- mais se relève toujours les Dardenne ont (presque) signé un feel-good movie. Non, quand même pas.
Belgique, 2011.
Réalisé par : Jean-Pierre et Luc Dardenne. Avec : Thomas Doret, Cécile de France, Jérémie Renier ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire